Ajouté le 10 janv. 2005
Subduction et Séduction
Pour s’orienter dans l’univers de Livia Alessandrini, nul besoin de boussole azimuthée, de Global Positioning System (GPS), ni même de guide patenté encordé aux cimaises de l’Art. Il suffit de se laisser dériver et de dévider le fil d’Ariane dans les catacombilicales galeries ruisselantes d’une mémoire amniotique. Nous pénétrons alors dans les failles d’un réel énigmagmatique où de pétrifiantes cités plongées dans un sommeil métamorphique auraient toujours existé depuis l’ennui des temps. L’auteure de L’Archeologia dell’Anima, dans sa démarche picturale se pose en démiurge et convoque pour présider à son œuvre la divinité égyptienne Noun, l’océan primordial, qui fait la vie et qui fera la mort. Son travail évoque le phénomène tectonique de subduction, processus d’enfoncement de la plaque océanique sous la plaque continentale. C’est ce subtil glissando ma non troppo du réel vers l’imaginaire qui anime l’artiste sur sa vague océane et dont l’écume créatrice nous émoustille le cortex. Et le vieux continent reste figé, crispé sur ses austères aspérités de schistes et de gneiss tandis que nous remontons des fleuves fantaStyx aux reflets pigmentés d’utopie. Subduction et Séduction réunis par la même filiation latine forment alors un couple lexical exemplaire pour donner à l’œuvre de Livia Alessandrini toute sa légitimité et sa vigueur.
Kristian Cassini – août 2009 - Annecy (FR)